mardi 27 décembre 2016

Mon bon Sapin - 27 décembre 2016
 
Jean-Paul Sartre a pris conscience de l'Existentialisme en contemplant une racine entre ses pieds au jardin du Luxembourg à Paris et nous, nous prenons conscience du dérisoire de nos existences en contemplant les feuilles mortes qui s'envolent au vent tourbillonnant.
Un immense besoin d'évasion et d'oubli nous étreint.
Comme nous ne sommes pas tous titulaires d'un double diplôme d'ingénieur-manager, ni post-doctorants en génie des systèmes et de l'innovation, nous ne pourrons, hélas, pas satisfaire notre délicieux Emmanuel Macron en fondant une start-up.
Hé, hé... adieu donc le progressisme... et le million promis.
Retour vers le réel où la vie est tout aussi cruelle et sauvage que dans le parc de Yellowstone où au pied des volcans et des geysers, les loups, les ours, les bisons, les loutres et les busards se déchirent et se croquent à pleines dents.
Oublions à jamais le procès scandaleusement truqué de Madame Christine Lagarde, non pas ex-ministre des finances de la France mais Vase de Salon avoué de la Sarkosie, sauvée de l'ignominie d'une vraie condamnation par ordre de notre "bon" Sapin, ministre des finances de notre Raminagrobis-Hollande à la Cour de Justice de la République. (Hic !)
La clémence est à l'ordre du jour.
Clémence contre les fous et les terroristes, enragés et assassins, mais en liberté, soit-disant... "surveillés".
Clémence et longueur de temps pour juger les copains des copains gravitant dans les sphères du pouvoir, qu'ils soient grands pollueurs, empoisonneurs, escrocs en cols blancs, louches affairistes ou trafiquants en tout genre.
De jour en jour, la liste de ces honnis de la probité s'allonge sur le parchemin de l'Histoire.
A quand le temps de lessiver tout ce Beau Linge qui festoie joyeusement sur les ruines de notre civilisation, qui dans un tiroir du Temps portera le nom "d'Age du Néant"1 ?


 1 - "L'ëtre et le Néant" de Jean-Paul Sartre. 


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mardi 29 novembre 2016

Grenouille de bénitier - 29 novembre 2016

Les yeux plein d'étoiles, en enfants sages, nous attendons le Père Noël.
Hélas, dans la douce nuit de dimanche, c'est le char du Père Fouettard, François Fillon, qui a paradé dans nos rues.
Armé d'un knout(1) et avec un aplomb sidérant, il nous a promis, à nous, chômeurs, travailleurs pauvres, paysans aux abois, retraités désargentés et assujettis aux oeuvres sociales, du sang... et des larmes.
Ses fidèles Féaux(2), Henri de Castries, Jean de Boishue, Marc Ladreit de Lacharrière, Arnaud de Montlaur et Madeleine de Jessey, dont les noms scintillent en lettres d'or dans le bottin mondain, peuvent désormais se hausser du col et renier les idéaux de la noblesse de France (protéger la veuve et l'orphelin et venir en aide aux pauvres).
Dans le pavillon de chasse du sublimissime château de Fougéré d'Henri de Castries, ces raffinés nobliaux ont fêté la victoire de leur champion et l'abandon prochain de toute mesure sociale en faveur des défavorisés (personnes hors de la Faveur Royale).
Emportés par l'élan d'une chevauchée frénétique vers un capitalisme ultra-libéral effréné et mortifère pour la vile populace que nous sommes, nos vaillants nemrods(3) y vont de leur obole pour financer le jubilant élu d'un parti de patrons, de financiers, et de rentiers, dont la cassette est vide au vu de la gabegie(4) dans laquelle se vautrent ces joyeux drilles aux golden cards.

Bibles et évangiles en mains, ces opulents croisés ont été ralliés ex abrupto par l'ancienne égérie des boîtes de nuit gay parisiennes, Frigide Barjot, reconvertie, l'âge venant, en grenouille de bénitier.
Il paraît que Dieu reconnaîtra les siens.
Mais Dieu, si Dieu existe en ce monde cruel, n'est pas dans le choeur de la somptueuse abbaye de Solesmes.
Il est en chacun de nous qui se battra vaillamment contre les coups de boutoirs de ces féroces boyards(5), tout enivrés par la perspective de cet Eldorado que leur fait miroiter ce roué(6) de François Fillon qui arbore avec panache le fouet et le crucifix sur son blason fraîchement repeint.


(1) Le knout : désigne le fouet portant des clous au bout de ses lanières et utilisé dans l'Empire russe pour flageller les criminels et délinquants politiques.
(2) Féal (pluriel féaux) : une personne qui est fidèle à une autorité supérieure, en particulier à son suzerain, à son souverain.
(3) Nemrod : chasseur passionné qui tue beaucoup de gibier.
(4) Gabegie : gestion financière défectueuse ou malhonnête ; gaspillage.
(5) Boyard : noble de haut rang dans les pays slaves, particulièrement en Russie (Xe-XVIIIe s.), ainsi qu'en Moldavie, en Valachie et en Transylvanie.
(6) Roué : qui est habile, rusé, sans scrupules, qui ne recule devant rien pour parvenir à ses fins. 


 "Anna Karénine" de Léon Tolstoï (tome 1 et tome 2)


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Boyard et son knout

dimanche 27 novembre 2016

Au petit théâtre de Guignol  - 27 novembre 2016

Osons le dire : nous, peuples du monde, petits toutous tenus en laisse par d'odieux autocrates ou par de soi-disant démocrates, nous ne voulons plus de ces faux-semblants d'élections.
Malgré la chape de terreur qui s'abat sur certains d'entre-nous, malgré l'état d'hébétude voulu et pensé où sont maintenus les autres, nous voyons bien que la maison Terre est en train de brûler.
Et il y a le feu... de la cave au grenier !
Du Brésil au Venezuela en passant par la Grèce, l'Ukraine, l'Afrique, le Moyen-Orient, la Turquie, l'Afghanistan, le Pakistan, la Birmanie, la Corée du Nord et la Thaïlande, la Grande Faucheuse, qui sème derrière elle, la torture, la mort, la grande pauvreté et le désespoir, est à l'oeuvre.
Dans le fauteuil des démocraties, s'assoient de grands menteurs, des prévaricateurs(1), soutiens toujours fidèles de riches "Etres de l'Ombre", qui pillent sans vergogne les richesses de notre terre, polluent sans scrupules et n'ont cure de nous, pauvres gueux, dont ils font les poches avec toute la dextérité d'un "trousse-gousset" de la Cour des miracles(2).
Beaucoup promettre, ne rien tenir, Magic Donald en est l'incarnation.
Les autres vont suivre.
"Plus je mens, plus je gagne" va devenir la devise des hommes et femmes politiques qui aspirent au pouvoir suprême.
Sans rien connaître ni comprendre de l'extrême complexité de l'économie, du droit, de la justice et des sciences, ils seront élus et sacrés rois par de pauvres hères qui les applaudissent comme au petit théâtre de Guignol, avant de tous se prendre, à leur grand étonnement, une volée de coups de bâton.
Mais... hé, hé... un Vent Mauvais se lève.
Nos grands voleurs-menteurs devraient y prendre garde et lever le nez de la fine porcelaine dans laquelle ils se sustentent sous les ors de leurs beaux palais.
Quid de l'Homme qui a la faim au ventre, qui a froid et qui n'a plus d'abri ?
Il ne se cache pas pour mourir, mais porté par sa juste colère, il court sus à son tyran et abat son bras vengeur(3).

"Qui sème le vent, récolte la tempête".

Méditons, mes beaux Amis sur ce vieux, si vieux proverbe... (sic !)


(1) prévaricateur :  (du latin praevaricator) qui manque aux devoirs de sa charge.
(2) Au Moyen Age, la Cour des Miracles était une cour parisienne abritée par la rue Saint-Sauveur, la rue de la Mortellerie et la rue de la Truanderie. La police ne venait que rarement dans ce quartier délabré et sombre. La Cour logeait des mendiants, des aveugles, des paralysés, des nains et toutes sortes de personnages tous plus "répugnants" les uns que les autres.
(3) "Les Raisins de la Colère" de John Steinbeck
 

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"Les Cavaliers de l'Apocalypse" de Christian Lepère



















samedi 12 novembre 2016

XZ-300 - 12 novembre 2016

 De retour d'un voyage dans les Terres Boréales (la Suède), Sa Sainteté le Pape François s'est benoîtement confiée, dans l'avion papal, à quelques journalistes le 1er novembre 2016.
L'Encyclique tient en quelques mots : "De réfugiés, désormais, point n'accueillera autant mais mieux intègrera... sous peine de le payer politiquement" (sic !)

La France, autrefois fille aînée de l'Eglise catholique-romaine, avait déjà anticipé ce saint prêche.
Une expérience est en cours sur une centaine de réfugiés qui ont obtenu l'asile et cela pour leur éviter de se retrouver à la rue. C'est une formule tout-en-un comme au restaurant-express.
Elle comprend l'hébergement, quatre mois de cours de français intensif (do you speak globish French ?) et quatre mois de formation à un métier en tension (quid ?)
Notre ministre de l'emploi, l'inénarrable Myriam El-Khomri, connue aussi comme celle qui charge la mule, ne pouvait laisser échapper pareille aubaine et vient d'annoncer l'extension de l'expérience.
Les métiers en tension sont connus, c'est ceux que personne n'a envie d'exercer, et qui ne font pas du tout rêver, comme la restauration, les services à la personne, la chaudronnerie, la soudure, la charpente métallique, le curage des égouts et autres...
Activités demandant beaucoup d'abnégation, souvent mal rémunérées et peu valorisantes pour l'individu.
Donc, en France, nos grands aînés, grabataires, maintenus à domicile de par leurs ressources précaires, n'auront pas droit, comme au Japon, à un robot (nourrice, majordome, aide-soignant...) qui s'appelle XZ-300, mais à un jeune réfugié, "parfaitement intégré" comme dirait Sa Sainteté, qui leur changera leurs couches souillées et les fera boire à la pipette, jour et nuit par temps de canicule avérée.
C'est autant d'économies pour la Sécurité Sociale au vu du coût élevé de la prise en charge des robots.

Hé, hé... mes bien chers frères... mes bien chères soeurs... restons donc à genoux pour continuer à battre notre coulpe(1), nous n'en n'avons pas fini avec nos patenôtres(2) pour nous racheter de ce grand péché qu'est la colonisation, qu'elle soit autrefois extérieure ou désormais intérieure à notre territoire.
Et tel Sisyphe(3) en son supplice, nous attendrons en vain la délivrance, ce fameux "Ego te absolvo"(4).
Habemus Papam(5), habemus Myriam El-Khomri !


(1) Battre sa coulpe :  dans la pratique médiévale, les moines, devaient avouer devant la communauté rassemblée leurs fautes (lat. culpa) en se frappant la poitrine. 
(2) Patenôtres : réciter le Nôtre Père (lat. Pater noster) 
(3) Sisyphe : pour avoir osé défier les dieux, Sisyphe fut condamné, dans le Tartare, à faire rouler éternellement jusqu'en haut d'une colline un rocher qui en redescendait chaque fois avant de parvenir au sommet. 
(4) Ego te absolvo : je te pardonne.
(5) Habemus Papam : nous avons un Pape.

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Albert Camus - le Mythe de Sisyphe.

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"Sans Titre" de Rateb Seddik - 1940



vendredi 11 novembre 2016

Les gens d'en bas - 11 novembre 2016

Tremblement de terre mondial : Magic Donald a gagné !
Sidération des "Bien pensants".
"Il faut redevenir de gauche" nous susurre la très cultivée Aurélie Filippetti, député PS de la Moselle (sic !)
"Tout devient possible pour les gens d'en bas" affirme avec aigreur la chaisière(1) Christine Boutin, présidente du Parti Chrétien Démocrate.
Il fleurit donc dans la presse toute une diatribe pour expliquer au "brave peuple" ("gens d'en bas", rats des caves sociales et autres "sans-dents") qu'il ne comprend décidément rien et qu'il ne répond jamais "bien" à la question qu'on lui pose.
Le Parti Socialiste affuble, de surcroît, le peuple, des oripeaux honteux du "national-populiste-xénophobe" (dixit Jean-Christophe Cambadélis, 1er secrétaire du Parti Socialiste) en lui serinant qu'il court à sa perte en votant pour le "pire", c'est à dire contre l'Establishment (les Elites qui s'engraissent alternativement dans tous les rouages du pouvoir, de la finance et des médias).

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"Vox populi, vox dei"(2) disait l'adage romain repris par le citoyen Danton en pleine tourmente de la Révolution Française en septembre 1792.
Craignons que cette Vox Populi, les Elites ne l'étouffent, car elle ne va vraiment plus dans le sens de ce "consensus mou" qui nous était asséné matin midi et soir.
Pour preuve : le "Brexit" ne plait pas du tout aux financiers de la City qui en appellent à la Haute Cour de Londres pour faire annuler purement et simplement le vote des citoyens britanniques.
hé, hé... "Bien penser" est obligatoire pour laisser ces gros chats à collier rouge ou bleu nous croquer, nous, petits rats des champs et des égouts urbains.

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A trop pousser les "gens d'en bas" à bout, les mépriser, les appauvrir sciemment, les encourager à oublier leurs peurs et leurs désespoirs en avalant des petits comprimés roses, les "gens d'en haut" devraient se rappeler le sort de leurs prédécesseurs qui ont fini, très soudainement... la tête au bout d'une pique !(3)




(1)  La chaisière de la cathédrale, à se préoccuper trop âprement de la location de ses chaises, risque d’oublier qu’elle sert un dieu. Antoine de Saint-Exupéry, Lettre à un otage (1943 p 62) 
(2) Vox populi, vox dei : la voix du peuple est la voix de dieu.
(3)  Le Manifeste des Enragés. 25 juin 1793 d’après Dommange


"La liberté guidant le peuple" d'Eugène Delacroix
NOVEMBRE










samedi 17 septembre 2016

Bidon - 17 septembre 2016

Manuel Valls, "El Matador" a signé le 14 septembre 2016 par voie préfectorale, l'écrabouillement du Campagnol amphibie par des bulldozers dans la zone du "futur" grand aéroport de Notre-Dame-des-Landes en Loire-Atlantique.
Cela faisait 45 ans que ce brave souriceau vaquait à ses occupations, ignorant tout de cette "Epée de Damoclès"(1) suspendue au dessus de sa tête.
"Si vis pacem para bellum" (si tu veux la paix, prépare la guerre), nous dit l'adage romain.
Nous ne saurions trop encourager cet aimable rongeur, menacé d'extermination en ce lieu qui l'a vu naître, à grignoter tous les fils électriques et tout le câblage hydraulique du chantier de cet ogre aéro-portuaire.
Pas de flux... pas d'engins bruyants et destructeurs.
"El Matador" n'a-t-il donc pas d'autres priorités pour le Présent de notre Pays que de rallumer un feu destructeur et cynique dans le bocage nantais, après y avoir organisé un référendum bidon cette même année.
Hé, hé... que convergent vers Notre-Dame-des-Landes tous les petits "Amis de la Forêt" pour y jouer au jeu du chat et du campagnol avec les 2500 "Robocops" (gendarmes et CRS) annoncés par ce gouvernement.
"Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles", écrivait Paul Valéry(2) en 1919 au coeur du massacre de la première guerre mondiale.
Eh oui, Môssieur Valls(3), la fin d'un monde commence toujours par la destruction imbécile et cupide du petit Vivant qui nous entoure et qui dit fin d'une civilisation dit effondrement  politique et économique, affrontements entre milices, tribus et armées régulières, crises humanitaires et migrations des espèces, exactions contre toutes les populations, violations des droits de l'homme et de l'animal, trafics en tous genres et porte ouverte pour que s'y infiltrent tous les corrompus. Le groupe Vinci en tête dans le cas qui nous préoccupe.
Et pendant ce temps... notre délicieux et raffiné Emmanuel Macron se fait "philosophiquement" raser la barbe chez le barbier sous l'oeil bienveillant et attendri des caméras de nos chers médias (sic !).

(1) Cette expression est utilisée pour signifier qu'un danger constant peut nous frapper.
(2) Paul Valéry est un écrivain, poète et philosophe français, né à Sète (Hérault) le 30 octobre 1871 et mort à Paris le 20 juillet 1945.
(3) "Le Lion et le Rat" de Jean de la Fontaine
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mercredi 14 septembre 2016

La lutte pancrace - 14 septembre 2016

Nous avons l'immense joie d'annoncer une Heureuse Union dans la belle province du Saskatchewan (ouest du Canada) bien connue pour la beauté de ses somptueux paysages, de ses milliers de lacs et de ses immenses prairies.
Les noces vont faire amoureusement convoler PSC, géant de la potasse (principal composant des engrais agricoles), et Agrium, leader dans le domaine des engrais, des pesticides et des semences (sic !).
Les bans ont été placardés aux portes des Temples boursiers le 12 septembre 2016.
Et le bébé s'annonce déjà comme un petit Géant qui sera un champion, non pas de la Ivy League(1), mais de la "Nouvelle Economie Négative". Il affrontera en lutte pancrace(2) les nains de l'Economie Positive (courage Monsieur Attali)(3), qui prônent eux la réflexion sur le long terme, l'intérêt des générations futures, l'amélioration de la qualité de la vie et du travail, le bonheur collectif et la réduction des inégalités sociales et culturelles.
Les époux déposeront dans la corbeille de la mariée 500 millions de dollars de "synergies annuelles".
En clair, ce mirifique mariage jette à la rue des milliers de travailleurs et accroît le magot des heureux parrains et marraines que sont les actionnaires.
Hé, hé... prions ensemble mes frères pour que le prix de la potasse s'effondre en bourse en dessous des 50 dollars la tonne (cours actuel 150 dollars).
Eh oui, pourquoi seul le pétrole aurait-il droit à chuter comme Icare qui voulut trop approcher le Dieu Soleil ?
Et que cette belle province du Saskatchewan reste une Terre Sacrée et que les Hommes et les Bêtes puissent y vivre heureux, libres et... sains.(4)

(1) La Ivy League est un groupe de huit universités privées du nord-est des Etats-Unis : Brown, Columbia, Cornell, Dartmouth, Harvard, Pennsylvania, Princeton, Yale.

(2) Le pancrace (en grec ancien : παγκράτιον pankrátion) est un sport de combat grec, permettant au temps des Jeux olympiques antiques quasiment tous les coups, même les plus mortels. Seules étaient interdites les techniques d'arrachage des yeux et de morsure. (source : wikipédia)

(3) Jacques Attali, Président du Positive Economy Forum, une initiative de Positive Planet, organisation non gouvernementale (ONG) qu'il a créée en 1998.  

(4) A lire : "La Grande Fracture - Les sociétés inégalitaires et ce que nous pouvons faire pour les changer" paru en 2015 de Joseph E. Stiglitz (Prix Nobel d'économie, ancien économiste en chef de la Banque mondiale).

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"La Chute d'Icare" de Rubens

mardi 13 septembre 2016

Terre brûlée - 12 septembre 2016

Au nom sacré de la "Productivité" et de la "Réduction des coûts", une violente purge sociale nous est administrée.
Le révolver braqué sur la tempe, les salariés d'Alstom du site de Belfort (400 déplacements annoncés) et de Valenciennes (1250 emplois menacés), de SFR (3000 licenciements secs, 3000 personnes en centres d'appel en sursis) et des dentelles Noyon de Calais (240 personnes sur siège éjectable) vont devoir débadger illico-presto.
Le couperet tranchant du "Marché Libre" tombe sans pitié sur nos têtes, provoquant une hécatombe sanglante parmi les cols bleus et les cols blancs de notre beau Pays.
Complice d'élites pantouflardes(1) qui phosphorent à jet continu sur le mot "croissance" et de patrons et d'actionnaires rapaces avides de gains et de bonus, notre Raminagrobis-Diafoirus(2) s'obstine avec acharnement à démanteler le code du travail et à détruire les lois sociales.
Pour rappel : interdiction du travail des enfants (1841), du travail de nuit des femmes (1892), droit de grève (1864), et des syndicats (1884), limitation de la durée du travail (1919, 1936, 1982, 2000) et création progressive d'assurances sociales.
Il n'a que ces deux mots exquis à la bouche : "pénitence" pour nos soi-disant excès passés et donc application stricte d'une "austérité".
Ce fouet et ce cilice(3), n'ont en fait pour effet que de faire basculer une grande frange des chanceux qui travaillent encore, dans la précarité laborieuse et l'angoisse persistante.
Expulsés violemment du banquet, ils sont confrontés, à une vitesse supraluminique, à une chute drastique des salaires, à une dégradation des conditions de travail et à un accroissement des inégalités de revenu.
Endormis et repus par des futilités et de la malbouffe, réveillons-nous !
L'Etat pratique l'abus de confiance et applique une politique de terre brûlée, vendant notre Pays à l'encan(4), trahissant quotidiennement "l'Intérêt Public".
Qu'imprimera-t-il bientôt comme figure sur nos billets de banque ?
Hé, hé...  une Corne d'Abondance ?
Pour mieux narguer les gueux en guenilles que nous serons redevenus... (5)

(1)  Le terme «pantouflage" désigne de manière familière le fait pour un haut fonctionnaire d'aller travailler dans une entreprise privée. Certains sociologues parlent aussi de rétro-pantouflage dans le cas de hauts fonctionnaires ayant fait leurs armes dans les cabinets ministériels, étant ensuite parti « pantoufler » dans le privé avant de revenir servir l'État duquel ils pourraient éventuellement espérer, en échange de ce retour qui peut être pour eux un « sacrifice » financier, un poste important. Le pantouflage, notamment quand il ne se fait pas dans la plus grande transparence, pose des problèmes éthiques et déontologiques liés au mélange des sphères privées et publiques, et des sphères de l'intérêt général et des intérêts particuliers ou de grandes entreprises. Il est source de situation de conflits d'intérêts.  (source wikipédia).

(2) Diafoirus : nom de deux médecins ridicules, le père et le fils, campés par Molière dans le Malade imaginaire. Ces deux médecins étaient très demandés car ils avaient à leur actif comme patients un nombre impressionnant de décédés.

(3) Cilice : dans l' Opus Dei, les membres utilisent une chaîne munie de pointes (surnommée cilice bien que n'étant pas en tissu) tous les jours pour mortifier et soumettre le corps.

(4) Vente à l'encan, synonyme de vente aux enchères. Mettre quelque chose à l'encan, en faire un trafic honteux. Etre à l'encan, être livré au plus offrant  

(5) "Le Contrat Social" de Jean-Jacques Rousseau

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lundi 5 septembre 2016

Pas de chocolat - 05 Septembre 2016

Nous sommes heureux de connaître la nouvelle excentricité en vogue dans l'Empire du Milieu (Chine). Le fabriquant de téléviseurs TCL possèderait au moins une "usine noire ou 4.0"
Une "usine noire"... c'est une usine sans aucun ouvrier, où la lumière ne s'allume jamais et que seul le bourdonnement des machines, actionnées par des robots, anime.
Le Président-Directeur-Général est enfin un homme heureux. Plus de salaires pharaoniques à verser à ses employés, plus de secrétaires s'épuisant à comptabiliser de sordides accidents du travail, des arrêts pour des maladies bien évidemment simulées, une pullulation de congés maternité pour deux enfants désormais autorisés et des vagues de suicides intempestifs.
L'ouvrier de TCL est donc illico de retour à son champ natal pour quémander, auprès de son gouverneur de province, son bol de riz quotidien, produit lui-aussi dans une "usine noire" car les rizières plein champ ne sont plus irriguées que par des eaux boueuses charriant des pesticides, des métaux lourds et une radioactivité sournoise.
Pas de travail, pas d'argent donc pas de chocolat pour les néo-pauvres de la Terre.
A quand ce fameux Revenu Universel qui maintiendra, les curseurs étant sévèrement ajustés, une humanité désespérée dans une misère noire ?
Et si d'aventure nous pourrions enfin acquérir une télévision TCL, elle restera "noire" car l'électricité nous aura été coupée. (sic !)(1)

 
Elon Musk, le papa de Space X, de la voiture électrique Tesla et de la colonisation de la planète Mars en 2030, vient en aide à nos pauvres cerveaux déclinants, rongés par les polluants chimiques (perte de 4 points du QI français entre 1999 et 2009).
C'est si simple, mais il fallait y songer :
Un "discret" branchement d'un "système" à notre veine jugulaire, distillera dans notre cerveau des nanocomposants.
Divine magie de la Technologie !
Malgré l'ingurgitation quotidienne de poisons lents et "perturbants", notre nouveau cerveau numérique nous propulsera soudainement aux confins de l'Intelligence Absolue.
La famille s'agrandit. Après Mutti Angela qui veille jalousement sur nos destins d'enfants européens, Daddy Elon va nous réapprendre à lire et à écrire.
Hé, hé... sauvons-nous vite vers la Terre Promise... Proxima b du Centaure... pays de lait et de miel.(2)


(1)  "Le Cycle de Fondation" d'Isaac Azimov 
(2)  "Le Paradis Perdu" de John Milton
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"Les Très Riches Heures du Duc de Berry"
Un livre d'heures commandé par le duc Jean 1er de Berry aux frères Paul, Jean et Herman de Limbourg vers 1410-1411.

samedi 3 septembre 2016

Les foules hurlantes - 04 septembre 2016

En 1800, une ordonnance de la Préfecture de police de Paris interdit aux femmes de porter un pantalon.
George Sand (1804-1876), de son vrai nom Amantine Aurore Lucile Dupin, baronne Dudevant, transgressa aimablement l'interdit en circulant en pantalon la nuit dans Paris.
Elle voulait ainsi afficher sa liberté et son refus de sa soumission à la condition faite aux femmes de son époque par des hommes.
Par contre, au XXIe siècle, n'y a-t-il rien de plus ridicule et imbécile que ces hystérisations de foules hurlantes, pro et anti port ou pas d'un vêtement ?
Réglons définitivement le problème et légiférons. Hé, hé... "Port obligatoire d'un vêtement holographique, type combinaison longue couvrant jambes et bras et "thermo-régulée".
Une question se pose.
Le législateur imposera-t-il le bleu pour les filles et le rose pour les garçons ?(1)
Ou alors de type caméléon pour que l'humain se fonde sans heurts dans son environnement immédiat.


De grands changements législatifs sont attendus au Japon. Selon l'Institut japonais du travail, les nouvelles lois devraient "créer une société qui autorise littéralement l'emploi à vie".
L'entreprise Pola, qui se dévoue charitablement dans le domaine des cosmétiques, emploie déjà 2500 femmes octogénaires et 250 femmes nonagénaires en tant que "directrices de beauté" (sic !) dans leurs magasins.
Une suggestion : proposer un amendement à cette loi obligeant à s'assurer les services d'un prestataire, en l'occurrence une entreprise de pompes funèbres.
Les corbillards évacueraient ainsi plus rapidement, et dans un ballet incessant, les corps des personnels décédés sur leurs lieux de travail au bout d'une longue vie de labeur incessant.
Réjouissons-nous ! Oui, oui cela viendra aussi bientôt chez nous. Et nous aurons la joie d'avoir fait du toboggan toute notre vie pour aller manger à la cafétéria, joué à Pokemon go dans le patio transformé en arène et fait du yoga et du vélo dans les sous-sols aménagés. Avant de revenir, joyeux, oeuvrer "ad vitam aeternam" (à jamais) dans notre entreprise.

(1) "1984" de George Orwell
(2) "Le Meilleur des Mondes" d'Aldou Huxley  



Estampe par Hokusai

mercredi 31 août 2016

Les ides de Mars  - 31 août 2016

"Tu quoque mi fili" (Toi aussi mon fils) s'est exclamé Jules César aux ides de mars(1) -44 ans av. J.C, lorsque, au coeur du Sénat Romain, et agonisant sous les coups de poignard des conjurés, il reconnut son fils adoptif Brutus parmi ses assassins.
En bon et dévoué fils Manuel Valls a endossé hier, l'habit de lumière d'"El Matador" tout en cachant à peine derrière son dos la muleta.
Prêt à porter, "au cas où", l'estocade finale à notre Raminagrobis-Président, jugé universellement trop mou, trop lent, trop indécis.
Hé, hé... le louveteau Macron, a lui, quitté la meute pour aller chasser en solitaire. "En Avant !" donc et sans un regret, les poches déjà pleines de louis d'or, généreusement offerts par ses Amis, banquiers d'Affaires de la City.
Notre élection présidentielle, c'est tous les jours le petit théâtre de Guignol. Les coups de bâton pleuvent dru sur les acteurs des saynètes qui s'enchaînent.
Les sournois, les ambitieux, les amateurs de vins fins, de cigares havanais et de dorures républicaines (sic !) sont fin prêts pour la curée.
La chasse sonne déjà l'hallali, alors que notre Raminagrobis, plongé profondément dans ses cataleptiques calculs élyséens, n'a toujours pas mis le museau hors de son palais pour inscrire son nom au tableau.
Point d'honneur ni de probité à attendre de tous ces chiens courants qui ne songent qu'à se mordre les uns les autres le plus cruellement possible(2).
Hé ho ! "La Patrie est en danger" écrivait Danton en 1792.
En France en 2016, il n'y a presque plus d'ouvriers et de paysans pour sonner l'alarme. Ne restent que des factieux obstinés et obtus et leurs partisans aveugles et sourds.
Ce ridicule spectacle laisse pantois, désabusés et en plein désarroi nos concitoyens qui sentent la Misère qui les guettait de loin, les prendre désormais au collet.
Le Général de Gaulle disait, dépité, en 1940 à Londres lors de la signature de
l'Armistice : "Les Français sont des veaux, ils vont au massacre...".
Mais, malgré l'abrutissement généralisé de la population volontairement entretenu par la télé-réalité et les réseaux sociaux, l'Homme est et restera : "celui qui marche debout en pensant", parole d'Amarok(3).
 
(1) Les ides de mars (lat. Idus Martias) correspondent au 15 mars dans le calendrier romain.  C'était un jour festif dédié au dieu Mars. 
(2)  Illusions Perdues d'Honoré de Balzac.
(3) Un Animal doué de Raison de Robert Merle. 

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 The Earl of Darlington Fox-Hunting with the Raby Pack: Full Cry
John Nost Sartorius (1759–1828)


lundi 29 août 2016

Le Cri - 29 Août 2016

Nous n'avons plus de mots pour dire où en est réduit l'Etat qui a jeté ex-abrupto l'Intérêt Public dans de putrides oubliettes.
Son Eminence, le sociologue Pierre Bourdieu (1930-2002) avouait sa lassitude de ce "monde de décombres".
Amis, fuyons le brouhaha de ce grand désordre pour nous réfugier en nos Utopies, libres et joyeux, artisans de notre propre Harmonie intérieure.
La Beauté se construit jour après jour, sans répit, si nous voulons survivre loin du syndrome de ce mal-être qui se répand comme une épidémie nauséeuse.
Fermons résolument les yeux sur ce passé et ce futur que la Diseuse de Bonne Aventure nous révèle dans le sang des êtres.
Et écoutons  notre petite voix intérieure qui nous berce d'un  "demain sera grandiose !"(1)
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Certains pratiquent avec maestria l'art du "Dîner en ville", très souvent haut lieu d'agapes cancanières et méchantes.
Les convives, au narcissisme exacerbé, se délectent de rumeurs, de complots, et de mystifications brumeuses.
Cet étonnant art de vivre et de dégustation de succulences culinaires, maquillé de fausses courtoisies et d'élégance vipérine, verse dans des abîmes de stupéfaction cestuy-là qui n'est point un habitué de ces instants si convoités.(2)
Hé, hé... et si, d'aventure, un esprit facétieux les fixait à jamais en ces lieux, les condamnant pour l'éternité à se pourlécher à l'infini de leurs jubilatoires piqûres d'épingles.(3)

(1) "Le Rire" d'Henri Bergson
(2) "Le Banquet" de Platon
(3) "Huis-Clos" de Jean-Paul Sartre
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"Le Cri" d'Edvard Munch




dimanche 28 août 2016

Le fruit dada - 28 août 2016

"Dada travaille avec toutes ses forces à l'instauration de l'Idiot partout" disait le poète Tristan Tzara (1896-1963).
Qu'est-ce qui est "idiot" ?
L'interminable guerre sans issue en Syrie, nos machines intelligentes, le traitement de l'information par les journalistes, l'humanité qui s'enfonce dans la misère, le voyage de 80000 ans vers Proxima b du Centaure ?
L'Idiotie prend-elle le pas sur la raison ?
"L'Idiot" au sens dada est-il spontané, irréfléchi dans son désir d'être original, unique, incontrôlable ?
Qu'en pensent les Veilleurs-Francs-Maçons qui depuis des siècles observent, conseillent et orientent nos potentats successifs ?
Au vu de ce Chaos généralisé, nous ne pouvons que nous interroger, subir et tenter de vivre. "L'Idiot" dirait : "Osez vivre !" tout en brandissant des bananes, "le" fruit dada par excellence(1).


"Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage..."(2)
Partons pour Hong-Kong qui vit d'étranges jours.
En bref : 1997, Hong-Kong est rendue par la couronne britannique à la Chine. Hong-Kong bénéficie jusqu'en 2047 d'un haut degré d'autonomie selon le principe : "Un pays, deux systèmes". (Hé, hé... en sous-main la Chine donne déjà des coups de griffes).
Aux douze coups de minuit 2046, vlan ! d'un coup, tous les Hong-Kongais seront chinois. La perspective n'est pas si lointaine et la jeunesse s'agite beaucoup.
France... minuit... 2046 tous nos voisins nous réclament.
L'Occitanie rejoint la couronne espagnole. La Provence-Alpes et la Riviera vont en Italie. Le Rhône-Auvergne et la Bourgogne-Franche-Comté deviennent suisses. Le Grand Est se réfugie dans le giron d'Angela (Ach ! Eternelle Angela). Le Nord devient province du Royaume de Belgique et, la Grande Aquitaine, la Bretagne et la Normandie retrouvent le sceptre des Plantagenêts.
Quid de Paris, me direz-vous ?
Ah... Lutèce sera toujours Lutèce, une lumineuse "Cité-Etat" comme Singapour et peut-être... Hong-Kong si les jeunes Hong-Kongais sortent victorieux de cette bataille contre le grand dragon chinois.

(1) "L'idiot" de Fedor Mikhaïlovitch Dostoïevski (Tome 1 et Tome 2)
(2) "Heureux qui comme Ulysse" de Joachim Du Bellay.

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 La Banane - Andy Wharol (1928-1987)


samedi 27 août 2016

Déshabillez-moi - 27 Août 2016

Usés jusqu'à la trame par l'exercice du pouvoir nos dirigeants sont inaudibles et, à nos yeux, devenus inutiles voire nuisibles à notre désir de Bonheur.
Hébétés par l'anxiété des jours qui viennent nous versons dans une dissidence individualiste, n'arrivant plus à savourer les joies simples de nos vies.
Le Fouet de la politique de rigueur a mis à sang l'Espoir de millions de citoyens européens.
Le billet doux de notre Raminagrobis "ça va mieux" a mis du sel sur nos plaies et du bleu dans nos âmes.
Le Roi en son Conseil consulte, consulte, consulte et ne décide de rien. Trop de voix s'élèvent, des idées fusent dans tous les sens et les Mouvances campent sur leurs positions.
Et nous, nous nous enfonçons lentement dans les sables mouvants du désespoir et de la désillusion.

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Que dirons les Gardiens du Temps de ce début de XXIe siècle ?
"Il était une fois"... des guerres sanguinaires, des épidémies meurtrières, des attentats aveugles et imbéciles, des milliers d'hommes et de femmes corrompues, à l'Ethique pourrie jusqu'à l'os et à l'appétit insatiable.
Et une pauvre Terre saccagée, ravagée par l'avidité et l'appât du gain de certains.
Dans les forages effectués dans un glacier du Mont-Blanc, il a été analysé en 1994 dans une carotte :
"A trente centimètres de profondeur, un pic très net de Césium 137, trace du passage du nuage radioactif de Tchernobyl en avril 1986".
Des menteurs éhontés, sans vergogne, cyniques.
A clouer au pilori de l'histoire ! Nos mots de rage et de colère forgeront les clous.
La Terre doit redevenir sacrée, et les hommes, des hommes sages. Mettons fin au règne des rapaces et des charognards(1).


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Juliette Gréco chantait dans les caves de Saint-Germain des Prés en 1967 : "Déshabillez-moi, déshabillez-moi. Mais pas tout de suite, pas trop vite... qu'on profite..."
Hé, hé... si, si ! tout de suite ! déshabillons-les ces Belles Dames et ces Beaux Messieurs de leurs "Hautes Fonctions" accordées par copinage (réseau disent les gens instruits), de leurs beaux atours, voitures avec chauffeurs, logements de fonction, valets de pied, maîtres queux(2), gigolos, poules de luxe, pots de vin, dessous de table, et comptes off-shore.
Nous avons assez profité de cet effeuillage discret que l'on appelle la "transparence" et qui nous promène des îles anglo-normandes à Singapour, en nous faisant avaler un brouet de plus en plus clair.
"Le Roi est nu" dit un enfant dans le conte de Hans Christian Andersen : "Les Habits neufs de l'empereur".

(1) Germinal d'Emile Zola
(2) Chef des cuisiniers dans une grande maison. Composé de maitre, de l'ancien français maistre, issu du latin magister (celui qui commande) et de queux, du latin coquus (cuisinier).

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 Dessin de Léonard de Vinci entre 1512 et 1515



jeudi 25 août 2016

Le Golem - 25 Août 2016

Si nous étions Américains nous serions confrontés à un choix crucial entre deux candidats à l'Investiture Suprême qui vivent frénétiquement depuis au moins 260 jours la bouche ouverte.
Donald pour l'invective, Hillary pour rire d'un rien.
Si notre sang véhiculait une infime fragrance d'essence mexicaine, pawnee, africaine, pékinoise ou irlandaise, nous scruterions avec avidité le Ciel dans l'espoir d'y voir enfin apparaître un copain de l'Ange Gabriel.
Ces somptueux tribuns qui ont l'insolence que leur confère l'opulence sont à exhiber dans des cages de verre au Zoo Mondial.
A lire le livret de la pièce qui se joue sous nos yeux, on vacille entre comédie hilarante et tragédie mortifère.
Mais non ! Nous, nous sommes chanceux ! Nous sommes Français.
Nos Golems(1)-Candidats sont encore allongés sur les tables du Laboratoire. Mais les perfusions sont déjà branchées.
Quelle créature en émergera pour notre plus grand joie ?


Dans le "Petit Livre Rouge" selon Mélenchon, il semblerait que l'on serve "au menu peuple" (sic !) un "potage" de très vilaines idées.
Le potage était, autrefois, un met servi à la table de nos Princes.
Les Gueux les mieux lotis se contentaient, eux, d'une soupe bien grasse et roborative.
Hé, hé...  Acres relents de Cantine Sénatoriale, Mélenchon ?


Nous apprenons aujourd'hui que l'architecte Italo-Brésilienne  Lina Bo Bardi (1914-1991) aimait à grimper les escaliers.
Ayons une pensée émue pour tous ces braves gens qui n'ont pas le même sens de l'Esthétique que cette élégante Dame et qui montent les escaliers les bras encombrés de marmots, de courses et de poussettes en ayant contemplé d'un oeil morne un avis placardé au rez-de-chaussée : "Ascenseur en panne pour une durée indéterminée". Et qui se désespèrent du lendemain à venir après un é-nième message laissé sur le répondeur de leur syndic.
Courage ! Amazon nous livrera bientôt par drone nos enfants au retour de l'école et nos achats à l'étage désiré.
"One firm, one world, Life is so fun with Amazon" (Une firme, un monde, la vie est si drôle avec Amazon) (dixit Amarok)

(1) "Frankenstein Ou Le Prométée Moderne" de Mary Shelley

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mercredi 24 août 2016

Le monarque éclairé - 24 Août 2016

Mais à quel jeu joue donc notre Raminagrobis(1) ?
Méfions-nous car c'est un fin matois(2) qui gouverne entre traîtrises et faux-semblants, déloyautés et fausses promesses.
Notre monarque éclairé, dans la langueur de l'été, se plaint maintenant du poids écrasant de la Couronne tout en caressant en secret le rêve de ceindre à nouveau le ruban bleu de l'ordre du Saint-Esprit.
Et c'est la mine faussement chafouine(3) qu'il va laisser ses rivaux s'entre-dévorer.



Les humains ont beau entourer la Terre d'un fin maillage de plus en plus sophistiqué de capteurs de données pour écouter son coeur fragile, ses soubresauts, ses crises et ses révulsions, il ne peut rien empêcher, il ne peut pas protéger.
En une fraction de seconde la vie s'éteint, les destructions sont massives et nos vaines civilisations millénaires sont à terre.
Quand la Terre se secoue les puces, l'Homme n'est plus le "Deus ex machina"(4) qu'il croit être.
"Mince, mon assistant personnel ne répond plus. Allo, allo... allo ?"(5)


(1)  Nom donné par plaisanterie au chat - exemple dans "Le Chat, la Belette et le Petit Lapin" de Jean de la Fontaine.
(2)  Littéraire. Qui est rusé et sournois
(3) Se dit d'un visage sournois et rusé.
(4) Deus ex machina  [deus ɛks makina] est une locution latine qu'on peut traduire par « dieu sorti de la machine »
(5) Le Désastre de Lisbonne poème de Voltaire

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mardi 23 août 2016

Une colonie de cormorans - 23 Août 2016

Dans les Contes de l'Outre-Monde, les Incroyables et les Merveilleuses des quartiers chics de nos Néopoles parsèment d'odorantes Jacinthes d'eau, les eaux troubles des marais où, entre rêve et éveil, survivent les oubliés du Jackpot mondial.
Quelle étrange co-existence ! Quel réel ambigu !
Le reflet que nous renvoie dans le miroir cette étonnante réalité sociale rendrait perplexe une colonie de cormorans.

"C'est quand la nuit est profonde que les étoiles brillent" nous disait Winston Churchill, combattant la barbarie nazie.
Dans notre ciel à nous, quelques mains fébriles se lèvent par-ci par-là dans la classe.
On entend au loin une voix : "Moi, moi, moi ! je cours comme Forest Gump ! laissez-moi passer devant !"
Ebahissement ! Incrédulité !
Notre monde est un volcan prêt à exploser.
Et il ne faut pas être un grand prescient pour deviner ce qui va arriver.
Que vont oser dire les prétendants à la Présidentur aux écrasés du commerce mondialisé ?
Les braves gens prennent soi-disant d'assaut les librairies où les belligérants (on parle bien de bataille électorale, non ?) y dédicacent d'une plume allègre leurs beaux ouvrages.
Allons, allons, nul besoin de coaching mental, si fort à la mode aujourd'hui, pour résister aux sirènes de ce prestigieux ensemble choral.
Gardons espoir !
Une étoile se lèvera bientôt que nous verrons tous apparaître... dans nos casques de réalité virtuelle.
Hé, hé... retour dans la Matrice.


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lundi 22 août 2016

Les zombies du Temps Présent - 22 Août 2016

"En Suède, on sait qu'on y paye des impôts en échange de services et d'une qualité de vie", nous dit un journaliste de mon journal préféré, ce matin.
Hé, Hé... La France, le pays de la taxe variable (à la hausse !) et on court après une petite joie de vivre et on saute sur les nids de poule.

Tôt Levés matin, désincarnés face à un travail abrutissant, avec quoi pourrait-on faire corps ?
L'esprit dilué dans le bruit incessant et la pollution, tout notre être est comme désintégré.
Le silence, le chant d'un oiseau, le vent dans les feuilles d'un arbre, le ressac de l'océan, la fraîcheur d'une source claire nous semblent un luxe inaccessible.
Absents à nous-mêmes, nous errons, zombies du Temps Présent, dans les limbes d'une dimension qui nous est étrangère et cruelle.
Et ce non-vécu, c'est tous les jours, pour des millions d'entre-nous.
Nous étions des êtres sauvages, ivres de sensations. Nous voici devenus des êtres domestiques, anesthésiés, en état de latence. Bientôt euthanasiés par cette non-vie au long cours(1).

Les "Vérités", depuis très longtemps, nous sont tues, cachées, tenues secrètes.
Les Ecrans Magiques nous baladent, de fadaises en inepties, de mensonges en faux-complots.
Mais le doute s'est lentement insinué en nous.
Nous sommes moins bêtes que nos soi-disant "Suprêmes" le pensent.
Le Roi a beau avoir roqué avec la Tour, les trois pions devant ne veulent plus le protéger et prendre tous les coups à sa place.
Nous ne voulons plus sucer le bonbon rose de la "liberté 2.0" qui fait soi-disant appel à notre intelligence collective, enthousiaste et joyeuse.
Au sympathique clic-citoyen : "j'ai une idée", répond un "Elu" qui légifère, couvert de la grande ombre noire d'un lobbyiste.


 (1) "Le Dernier des Mohicans" de James Fenimore Cooper


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dimanche 21 août 2016

La marche enjouée - 21 Août 2016


Il y a paraît-il, un Homme sur Terre, très riche bien évidement, qui, en grand secret, mettrait en place "le Nouvel Ordre Mondial".
C'est vrai qu'il y a du désordre. Et cela depuis la Nuit des Temps Humains.
Nos Hommes, Femmes et Hybrides (Loup, Ours, Faucon, Tigre...) politiques ne seraient-ils donc que des pantins, des fantoches, sur le trône d'un semblant de démocratie ou d'une cruelle autocratie ?
Hou, hou... Maître du Monde !
Ne pourrais-tu commencer par faire cesser toutes ces guerres picrocholines(1) ?

On ne s'entend plus, tellement on s'entre-tue.




Petit délice: le "Progressisme" selon Macron.
Nous serions déjà "En Marche" vers on ne sait quoi encore, nouveau et meilleur.
Il s'agit d'en parler tous ensemble d'abord.
Les Experts, les Avisés, les Citoyens, les Concernés, les Nouveaux Noctambules vont donc se concerter.
Bla, bla, bla.
Mais on ne parle pas avec les Politiques et les Encartés de tous bords car ils représentent un monde ancien et désormais révolu.
Par contre, prenons-nous dans cette marche enjouée, les Enchaînés aux grilles des Préfectures, les Habitants des cabanes, les Protecteurs des Forêts, les "Indignés" du quotidien ?

Nous, Humains du XXIème siècle, ne croyons plus du tout au doux nom de Démocratie.
Par contre, nous commençons à bien réaliser, et ce, jour après jour, l'impact dans nos vies des mots oligarchie, ploutocratie et kleptocratie.
Rappeldêmos (gr) = peuple
                krátos (gr) = pouvoir

Et que l'on en finisse vite !
Aux prochaines Olympiades à Tokyo en 2020, une seule épreuve olympique :
LA COURSE (50m).
Cinq couloirs, cinq coureurs :
G (Google), A (Apple), F (Facebook), A (Amazon), M (Microsoft)
Et le gagnant gagne...  le pouvoir mondial.
Car c'est trop long et trop sanglant les fusions-acquisitions.
Abrégeons nos souffrances !


(1) - "Pantagruel" de Rabelais

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La victoire de Samothrace

jeudi 18 août 2016

Le bébé "augmenté" - 18 Août 2016

"Les îles sont le dernier refuge des Aristocrates" écrivait Paul Morand.
Chouette ! Ma Mie, achetons vite un petit Castel pour y trouver refuge hors de la fureur du siècle.

Non, sans rire... On va où, nous, les prolétaires du CAC 40, les usagers des cars Macron, les grévistes de la Loi Travail ?

Qu'est-ce qui nous fait le plus peur ?
Habiter une Terre dévastée par le pillage, trop chaude et irrespirable, polluée et souillée pour des millénaires, bruyante, grouillante de miasmes, de virus et d'une humanité désenchantée ?
Devenir un homme, une femme ou un bébé "augmenté", à qui la puce dans le cerveau racontera Saint-John Perse, la physique quantique, l'éclosion hors-sol d'une  Rose au parfum inconnu, tout en lui susurrant les subtilités du Japonais, du Bambara et du Finnois.
Ou être tout seul(1), unique survivant mutant sur une planète au soleil agonisant ?

(Hé, Hé... Ah oui, y'a aussi la souris(2))


(1) - "Les Derniers Hommes" de Pierre Bordage.
(2) - "Tous les Hommes sont Mortels" de Simone de Beauvoir.


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Allons, allons, point de désespoir précoce et allons boire chopine à la Fête du Village.
 

 "L'Auberge" de Bruegel l'Ancien

mercredi 17 août 2016

Le chat du Cheshire  - 17 août 2016

Pour extraire la monazite, un ogre industriel va détruire le doux pays de Don Quichotte.
Les habitants de Castille-La Manche, le vin, le fromage, les mules et le fantôme de Sancho Pança seront vert-fluo scintillant, la nuit.

L'aiguille de la Boussole est déréglée, l'Etoile Polaire ne brille plus. Nous allons tous chavirer sur les récifs de la Bêtise, de l'ignorance et de l'aveuglement.

A force de bidouiller les chiffres, les taux et les monnaies, le vrai visage de l'économie réelle mondiale est un mirage tremblotant au loin, inaccessible, s'éloignant toujours plus.

La "Frankenfood" : une larve de mouche, au goût du veau élevé sous sa mère, nourrira bientôt une humanité envahissante.

C'est les vacances ! Aux heures chaudes de l'Eté, faisons un Voyage inattendu : l'oubli de soi dans un bon petit livre que l'on a lu dans l'enfance ou à l'adolescence (ou ... oublié de lire) "Trois hommes dans un bateau" de Jerome K. Jerome.

Et pourquoi ne pas fêter les 100 ans du Mouvement Dada en se laissant aller à quelques lignes d'écriture automatique. Cerveau sans contrôle, es-tu là ?

Aujourd'hui, je suis comme le chat du Cheschire. Absente à tout, désincarnée, mais mon sourire est là.
Je suis comme un surfeur qui a pris une vague de Big Data dans la figure.
Quel bonheur de ne pas être un trader !
Taceo*, je me tais.
Hé, Hé...  J'en suis loin.


* Taceo : je me tais en latin


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 Le chat du Cheshire
"Alice au Pays des Merveilles" de Lewis Carroll


mardi 16 août 2016

L'Ere du Chaos - 16 Août 2016

Nous sommes entrés dans l'Ere du Chaos. "Tuez-vous les uns les autres", est le néo-credo.
Y-a-t-il un seul pays, exempt d'un meurtre quotidien ?
Tout le Vivant est en souffrance sur cette sphère.
La 8ème plaie du monde, est-ce l'Etre Humain ?"
Qui pour nous guider ? Un conseil restreint de Sages ? Un algorithme avisé ?
Contre la corruption mondialisée, le pillage des ressources et la décérébration voulue des peuples.
Qui nous donnera un jour quitus de tout cela ?
Je viens d'apprendre qu'il existe un "Prix du rayonnement de la langue et de la littérature française".
Hé, Hé... !
Au pays de Hugo, Rousseau, Proust, Chateaubriand, Zola, Beauvoir, Camus, Marie de France, Druon, Yourcenar...
Sans compter les contemporains que je ne lis pas.


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"Dutch Boats in a Gale" de Joseph Mallord William Turner



"Sous le Manteau" - 15 Août 2016

Devrait-on interdire les livres, pour que les gens lisent à nouveau ?
Et quelle serait cette littérature de "sous le manteau" ?
Sans aucune connaissance d'aucun livre paru, lequel lirai-je ?

Les mots dans ma tête sont comme les bateaux au large, d'une Armada prête à la bataille.
Le maître-mot du Temps : "j'attends".
Je  ne suis pas moi, car je suis les mots de tous les autres.
Je ne suis bien, complètement bien et apaisée, que lorsque je suis contre Z.
A l'écart de l'influence du numérique, est-ce que je fais toujours partie de la communauté humaine ?

Le boulot dont je rêve : lire un placard plein de documents intéressants et faire une fiche
sur chacun.
On ne peut plus voyager, il faut rêver dans nos têtes.
On vit dans le fracas des armes sur cette planète.
On va où ? 

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 Contemplez tous les jours un tableau... Cela apaise l'âme.

"Haywain" de John Constable



AOÛT